Ampli 4x15W Classe AB

Outre l'aspect filtrage et la correction du délai, l'idée de base est donc de reporter le filtrage en amont de l'amplification contrairement à ce que fait le filtrage passif.
On va donc pouvoir parler à nouveau de multi-amplification puisque derrière ces filtres, il va falloir connecter des amplificateurs.
Comme j'ai à peu près essayé pratiquement tout ce qui se fait en termes de types de filtrage actif (pas en matériel bien sûr) j'ai acquis une conviction, celle qu'il faut des amplificateurs identiques pour toutes les voies amplifiées !
Bien sûr, beaucoup vont me tomber dessus en essayant de me prouver le contraire. pourtant j'ai souvent constaté que ceux qui composaient leurs systèmes audio fonctionnant en filtrage actif avec des amplis différents voir même de technologie différente (à transistors dans le grave et à tubes dans l'aigu) n'avaient jamais de stabilité en termes de matériels.

Quel serait alors le cahier des charges de cet ampli ?

J'utilise depuis longtemps un amplificateur de faible puissance avec bonheur, le 8W Classe A Hiraga et à la lueur des réflexions lues sur le forum Mélaudia à propos des amplificateurs Kanéda de faible puissance fonctionnant en Classe AB, je me dis que j'essaierai bien cet amplificateur (le 8W Classe A Hiraga) en classe AB, l'idée étant de le faire fonctionner en Classe A jusqu'à 1W et en classe B jusqu'à sa puissance maximum. Très simple à réaliser puisqu'il n'y a que 2 résistances à changer. De ce fait 2 points intéressants se dégage : Une consommation très basse autorisant un fonctionnement sur batteries et un dégagement de chaleur très modéré.

Mais, problème, je n'ai pas trop le temps de me lancer dans la réalisation de 4 amplificateurs de ce type sans compter la course au composants...

Me voilà donc reparti en quête de cet amplificateur sur ebay car je sais qu'il a fait l'objet de nombreuses réalisations de très bons niveaux et là encore j'ai trouvé un kit qui me semble de très bonne facture comme savent le faire les chinois. Composants de premier choix et réalisation excellente des circuits imprimés.

Un petit problème toutefois, l'approvisionnement des transistors, car il s'est passé pas mal de temps depuis la description de cet ampli dans la revue l'Audiophile. Il semble que ce sont les transistors de puissance qui soient désormais quasiment introuvables. Je ne suis pas trop inquiets car les remplaçants, plus modernes, seront certainement aussi performants que leurs aînés !

13 janvier 2016

Outre le filtrage, l'étude et la réalisation du circuit présenté plus haut assurant le réglage du délai, j'ai approvisionné des transfos d'alimentation, des gros condensateurs TFRS et des circuits de protection des haut-parleurs.

Il manque encore les diodes de redressement que j'ai choisi plutôt standards car il ne sert à rien de s'équiper de diodes dites "ultra rapides" comme l'a démontré Jipihorn dans cette video : le-mythe-des-diodes-rapides-en-audio.

J'ai câblé les petits circuits de filtrage (les 2 circuits verts au centre de l'image) et les 4 cartes amplificateurs sur lesquelles j'ai remplacé les grosses résistances de 1 Ohm 5W par des résistances non-inductives, non pas que celles fournies avec le kit ne fussent pas bonnes mais leurs pattes étant trop rapprochées ne facilitaient pas leur cablage.

Les circuits de protection ont été achetés tout montés chez Audiophonics qui les fournis depuis peu. Le test montre qu'une tension continue de +1,2 V ou -2 V est nécessaire au déclenchement de la protection qui reste enclenchée jusqu'à la coupure et remise en route de l'alimentation, la disparition d'un problème ne suffisant pas à rendre la protection à nouveau opérationnelle. A la réflexion, cette manière de procéder est intéressante car si il y a eu un problème ça vaut peut-être le coup de jeter un œil sous le capot avant de poursuivre l'utilisation.

Les transfos sont des R-Cores de 2 x 12V 120 VA largement capables de fournir le courant demandé et les gros condensateurs sont des 10000 µF 16V en technologie TRFS (Très faible Résistance Série) capables de fournir un courant très élevé dans un temps très cours du fait de sa faible résistance série. Ils remplacent avantageusement les batteries de gros condensateurs qu'on pouvait voir dans les réalisations datant d'une vingtaine ou trentaine d'années lorsque cette technologie n'existait pas ou très difficile d'accès.

J'ai aussi approvisionné "l'accastillage", je veux dire les prises d'entrées et de sorties et les connecteurs mâles et femelles XLR pour le raccordement du boitier ampli avec le boitier alimentation.

Reste donc à choisir et à approvisionner les boitiers. La réflexion est en cours.

17 janvier 2017

Les condensateurs de 10000 μF 16V en technologie TRFS étaient très intéressants, mais malheureusement ils étaient trop hauts pour rentrer dans un coffret 2 pouces (88 mm). J'ai trouvé des remplaçants en la série M-Lytic de Mundorf chez Audiophonics.

Ces condensateurs ont des performances très correctes et je les ai largement utilisés dans les circuits d'alimentation. Comme on peut le voir sur le tableau ci-dessous, les 47000 μF 25V présentent un ESR de 7 mΩ à 100 Hz !

L'alimentation a donc pris l'allure suivante (il y en a bien sûr une par amplificateur)

A noter, les résistances de 1 Ω 5 Watts bobinées en série avec les circuits d'alim qui ne sont peut-être pas si bénéfiques que ça. Je les avais mises pour limiter éventuellement la diaphonie entre les amplificateurs mais leur inconvénient est de freiner les appels en courant. Pas vraiment si les amplis fonctionnent en Classe A car le courant consommé est stable, mais en Classe AB leur présence pourraient se faire sentir !

Afin de d'obtenir une alimentation la plus silencieuse possible, j'ai fait appel à de grosses selfs de filtrage Mundorf de 10 mH.

L'efficacité n'est pas négligeable car, si à 100 Hz ces selfs présentent une impédance de (Z=Lω) 6,28 Ω, à 1000 Hz elle vaut 62,8 Ω et évidemment à 10000 Hz, 628 Ω. Les parasites qui se baladent sur le secteur sont très fermement réjectés.

J'avais dans l'idée de séparer les circuits d'alimentation de ceux d'amplification afin d'obtenir les amplis les plus silencieux possibles. Donc un coffret alim et un coffret amplis.

Le coffret alimentation

Il est le reflet exact du schéma présenté ci-dessus

Les tensions positives et négatives sortent par des prises XLR 3 broches qui alimentent les amplis via un cordon adhoc. Le petit transfo qui se trouve entre les 2 transfos R-Core de 120 VA est destiné à l'alimentation des circuits de protection des HP.
Les connexions d'écran des transfos R-Core sont reliées au châssis au même endroit que la terre secteur...

Le coffret ampli

On y voit les 4 circuits imprimés des amplificateurs et sur les cotés, on devine (!) les transistors de puissance fixés au radiateurs. Au centre, les modules de protection et de temporisation (un par ampli). Les diodes qui indiquent l'état du fonctionnement de ces circuits ont été déportées sur la face avant.
Entre les circuits amplificateurs et ceux de protection on aperçoit les condensateurs de 47000 μF découplés par des condensateurs Wima (rouges)de 2,2μF. Tous ces condensateurs sont câblés au plus près des circuits amplificateurs.

J'ai abaissé les courants de repos en les limitant à 150 mA environ pour faire fonctionner les amplis en Classe A jusqu'à environ 1W et en Classe AB ensuite. les radiateurs sont à peine tièdes au bout d'une heure de fonctionnement.

Vue arrière du coffret ampli. Les XLR d'alimentation encadrant le connecteur 12V pour les circuits de protection et les couples RCA d'entrée et les bornes de sorties HP.

Comme pour tout ampli, j'ai passé un peu de temps à optimiser quelques fils de masse pour obtenir le meilleur silence de fonctionnement. L'oreille dans le pavillon de la compression TAD 4001 laisse toutefois entendre un très léger Bzzz qui ne s'entend plus à 50 cm du pavillon. Je suis assez satisfait.

10 juillet 2017

A vrai dire, je n'étais qu'à moitié satisfait par l'allure de mon câblage et par le léger buzz cité précédemment. On est perfectionniste ou on ne l'est pas !
Je me suis donc penché sur le problème et j'ai essayé d'optimiser les circuits de masses et ceux d'alimentation. Pour cela j'ai envisagé et réalisé un petit circuit imprimé :

Ce circuit imprimé est d'une seule pièce mais les alimentations et masses sont séparées entre voie droite de gauche (Barre verticale blanche au centre)
Les points noirs au centre (ou converge les flèches jaunes) correspondent à l'arrivée des masses des circuits d'alimentation provenant du coffret alimentation.
Les petits rectangles rouges figurent les cosses de raccordement aux amplis. Cette image montre que les circuits d'alimentation en +15V et -15V sont évidemment complètement isolés du circuit de masse qui occupe toute la surface du circuit imprimé. Mais "l'astuce" majeure est que les courants de masses des circuits de protection, des amplis et des haut-parleurs ne peuvent circuler que par un seul chemin (flèches jaunes) pour arriver au point de masse centrale (le point noir sur l'image)

La réalisation donne ça :

Comme on le voit sur la partie supérieure de la photo, les circuits de protection ont été remplacés par des modules Wellmann K4700 dont je préfère la conception d'une part, mais qui permet aussi de séparer et d'isoler les masses de ces circuits qui, dans le cas précédent étaient communes créant de ce fait une boucle de masse. L'inconvénient est que j'ai dû modifier l'alimentation de ces circuits de protection puisque dans le cas précédent la tension d'alimentation était une basse tension alternative de 12V et que celle des nouveaux modules K4700 est de 220V. Ce problème est toutefois négligeable car le courant consommé par ces modules est très faible et donc peu rayonnant et je me suis arrangé pour que les fils d'alimentation passent au milieu du coffret et par conséquent assez éloigné des cartes amplificatrices.

Sur cette image, on voit sur la face avant 2 petits circuits imprimés. Ils supportent 3 diodes Leds (Verte, jaune et rouge). Ces 2 dernières sont celles qui sont d'origine sur les modules Wellmann K4700 et qui reflètent l'état des circuits, jaune : commutation en attente (temporisation à la mise sous tension) et rouge : problème de tension continue > à 1V sur les sorties haut-parleurs. Comme ces diodes sont normalement éteintes en fonctionnement normal, la led verte indique alors que les modules sont sous tension.
Certains diront que c'est un vrai sapin de noël, mais si on considère le prix des haut-parleurs raccordés à ces amplis, il vaut mieux savoir ce qui se passe sur leurs sorties !!!
Sur la face arrière, entre les deux prises XLR d'alimentation des amplis en + ET - 15v, la prise 220V qui alimente les 2 modules de protection empilés l'un sur l'autre.

Un point sur la puissance

Sur le tableau ci-dessous j'ai fait apparaître le rendement pour 1W des divers haut-parleurs à ma disposition. Soit, 110 dB/W/m pour une compression TAD 4001.
Un niveau d'écoute correct mais moyen est de l'ordre de 80 dB (peut-être un peu plus pour les durs d'oreille !)
L'amplificateur doit alors dans ce cas fournir une puissance de 1 mW, mais l'écoute ne se faisant pas la tête dans le haut-parleur, il convient de tenir compte de la distance HP-oreille. Dans mon cas, il y a 4 mètres., et comme on perd 6 dB à chaque fois que l'on double la distance, il ne reste plus que 92 dB, la puissance doit être alors portée à 16 mW pour retrouver le niveau sonore des 80 dB initiaux.

Si on considère le HP possédant le rendement le plus faible, le haut-parleur de grave, en suivant le même raisonnement on arrive à 500 mW., ce qui est encore très raisonnable.

Mais d'autres facteurs viennent encore altérer ces problèmes de rendement !
Si on peut s'accorder que le rendement annoncé de 110 dB/W/m pour un moteur de compression est à peu près juste il doit en être autrement pour le haut-parleur de grave donné pour 96 dB/W/m.
A quelle fréquence ce rendement est-il donné ? De combien est-il réellement à 100 Hz ?
Y a-t-il d'autres facteurs réduisant le rendement ?
Les 500 mW annoncés/calculés sont peut-être loin du compte ! Mais pas de panique, car avec un amplificateur capable de fournir une puissance de 8W il y a encore de la marge, une douzaine de dB qui peuvent pallier aussi à des écarts de dynamique hors standard.

Sur le tableau ci-dessous, j'ai fait figurer les niveaux obtenus pour 1 W à 1 mètre mais également le niveau à 4 mètres.
Pour connaitre la puissance nécessaire pour obtenir un niveau de 80 dB à 4 mètres, on fait le chemin inverse.
Pour la compression TAD 4001, on voit que pour obtenir 80 dB à 4 mètres, il suffit de 16 mW.
Mais pour le haut-parleur de rendement le plus faible, le grave en l'occurrence, il faut 500 mW.

Des Watts et des dB